Les Misérables, tome 2 - Couverture souple

On n'en a jamais fini avec Hugo. Les Misérables sont sans doute, avec Pantagruel et Gargantua, avec Le Rouge et le Noir, avec Madame Bovary, ou avec A la recherche du temps perdu, le roman le plus célèbre de la littérature française. Il occupe deux volumes de notre collection. Beaucoup de lecteurs auront découvert ou redécouvert à cette occasion un roman qui est présent dans toutes les mémoires, mais qui est rarement lu d'un bout à l'autre. Pour monumental qu'il soit, avec son foisonnement de personnages, dont la plupart sont passés à l'état de proverbes ou de symboles, Les Misérables n'épuisent pourtant pas le génie universel de Hugo. Il est impossible de rendre justice à cet esprit dans le cadre restreint d'une collection nécessairement limitée. Les Misérables illustrent la face épique de Hugo. Il est peut-être, avec Agrippa d'Aubigné, le seul poète épique de notre histoire littéraire. Mais il est aussi bien autre chose. Hugo est un romancier et un poète épique - et un immense poète lyrique, un poète satirique, un historien, un critique, un homme de théâtre, un dessinateur de grand talent, un journaliste du premier rang. Quand vous en aurez fini avec Les Misérables, vous aurez encore à lire bien des merveilles de Hugo. Jean d'Ormesson de l'Académie française.

C'est un tel classique qu'on a toujours l'impression de l'avoir déjà lu... ou vu : avec Michel Bouquet dans le rôle de Javert, ou bien Depardieu. Relire donc Les Misérables, publié par Victor Hugo en 1862, offre le plaisir de la reconnaissance et du recommencement. Toujours on sera emporté par la tension romanesque du livre, ses figures inoubliables, ses langues multiples - n'oublions pas que Hugo est le premier à introduire l'argot et la langue populaire dans le français écrit -, ses histoires et son temps. De la récidive malheureuse de Jean Valjean, frais libéré du bagne, à sa progressive rédemption, de l'enfance désastreuse de Cosette à son idylle avec Marius, de la figure sacrificielle de Fantine aux personnages sinistres de Thénardier et de Javert, le roman propose une belle leçon d'humanité vivante. "Je viens détruire la fatalité humaine, écrit Hugo, je condamne l'esclavage, je chasse la misère, j'enseigne l'ignorance, je traite la maladie, j'éclaire la nuit, je hais la haine. Voilà ce que je suis et voilà pourquoi j'ai fait Les Misérables." Un plaisir de lecture qui fait suite au volume 1. --Céline Darner