Extrait :
Extrait du prologue
«Ce l'abbiamo fatta ! Nous l'avons fait !» s'exclama-t-il, les deux mains agrippées au volant de sa vieille BMW, les coudes écartés comme deux ailes, et il se met à rire, tel un conspirateur ravi de son coup.
Je me contente de répondre «oui, nous l'avons fait», avec une pointe de dédain sur le «nous». Je préfère ne pas le regarder et contempler par la vitre les lumières du Ponte délia Libertà. Le jour n'est pas encore levé. La lune décroît dans le ciel bleu foncé au-dessus de la lagune. Son cri de joie et le grondement du moteur sont les seuls à rompre le silence. Et voilà que mes larmes commencent à couler, un flot brûlant que je ne parviens pas à retenir. Je ne veux pas quitter Venise où je vis avec lui depuis trois ans. En même temps, je ne peux pas m'empêcher de sourire en pensant à ce nom si approprié : Ponte della Libertà. Existe-t-il un meilleur chemin quand on cherche à s'enfuir ? C'est lui qui a souhaité partir, lui qui veut tout recommencer à zéro. Oh, moi aussi, bien sûr. C'est notre aventure. Et une partie de moi se réjouit à l'idée d'aller s'installer dans l'exquise campagne toscane. En outre, nous ne serons qu'à quelques heures de Venise, à peine une matinée. Nous ferons des allers et retours, c'est évident. Toutefois, dans l'immédiat, je dois retrouver en moi mon côté d'éternelle vagabonde, en espérant que celle-ci existe toujours et m'aidera à tenir bon.
Mon Vénitien de mari a rompu toutes les attaches avec sa ville. Après avoir démissionné de son emploi et vendu notre appartement, il est en train de déchiqueter les dernières bribes de son passé qui s'éparpillent dans l'eau de la lagune où elles disparaissent. Depuis notre rencontre, il y a mille jours et quelques, il a entrepris de transformer complètement sa vie, par moments avec difficulté, à d'autres au grand galop. Il veut désormais repartir sur des bases différentes. Bien qu'assez enclin à la mélancolie, Fernando est persuadé qu'un nouveau départ, par définition, est joyeux, que tout va ressembler à un chemin fleuri de roses, où il sera interdit de souffrir. Il est persuadé que les fantômes du passé ne sauront pas le retrouver en Toscane.
Quatrième de couverture :
«Le bar du village est devenu une véritable annexe de notre maison. Les habitués nous ont adoptés et s'ingénient à nous faciliter la vie. Il y a un téléphone au mur et quand je parle à mes enfants, à mon agent à New York ou à mes éditeurs en Californie, tout le monde se tait en imaginant que je discute avec le président des États-Unis. Le Centrale est notre bureau, notre PC, notre refuge. Je commence à comprendre pourquoi certains Italiens, avant de choisir un appartement, vérifient si le bar le plus proche leur conviendra…» L’auteur et son mari ont décidé de s'installer à San Casciano, un petit village toscan. On s'échange des recettes de cuisine (soigneusement consignées dans ce livre), on fait ensemble les vendanges, la chasse aux cèpes et aux truffes…. Marlena de Blasi nous offre une ode à la vie, pleine de saveurs, d’odeurs et de couleurs.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.