Extrait :
LES COMIC STRIPS
EN PLEINE TRANSITION
Le comic strip est un moyen d'expression d'une richesse extraordinaire. La puissante combinaison des mots et des images lui permet de représenter tout ce que l'imagination du dessinateur peut concevoir.
Bien entendu, les périodiques imposent des contraintes sévères au genre. Les strips paraissent à un rythme quotidien inflexible et se voient concéder un espace très limité pour l'écriture ou le dessin. De plus, dans la mesure où ils sont souvent considérés comme un divertissement pour les enfants et où ils doivent attirer un lectorat immense et très varié afin d'être rentables, ils sont également soumis à des contraintes éditoriales : les sujets et les opinions à controverse sont rarement tolérés. Les besoins commerciaux et grand public des journaux ne s'accordent pas toujours bien avec les visées de l'expression artistique.
Il est difficile pour un nouveau strip d'être accepté par les journaux, et rares sont ceux qui perdurent une fois acceptés. Les pages dédiées à la BD sont déjà remplies de strips populaires, et la seule façon pour un journal d'introduire un nouvel auteur est d'en éliminer un plus ancien. Le nouveau doit alors conquérir rapidement le coeur des lecteurs, au risque d'être le premier à disparaître lorsqu'un autre survient. La concurrence excède de loin l'espace disponible, et le résultat s'apparente à la sélection naturelle des espèces.
Les meilleurs strips, cependant, peuvent se poursuivre pendant des décennies, comme Blondie, Beetle Bailey, Denis la Malice, Peanuts ou même Doonesbury. Le renouvellement est très limité tout en haut de l'échelle. Les bandes dessinées les plus populaires deviennent des institutions et peuvent conserver leur place dans les journaux pendant des générations.
D'après moi, la permanence de strips familiers et l'absence de changement au sein même des strips expliquent en grande partie leur popularité. Dans un journal plein d'horreurs choquantes, c'est un petit rituel réconfortant que de retrouver ses personnages préférés quelques secondes le matin en buvant son café. Ils deviennent des amis en quelque sorte. On s'inquiète pour eux lorsqu'ils ont des ennuis, et on compte sur eux pour considérer la vie d'un regard légèrement décalé qui pourrait nous aider à faire de même. Ils sont là pour nous sept jours sur sept, d'une année à l'autre.
Outre cette cohérence, les personnages de BD conservent le même âge et la même apparence (parfois jusqu'à la même tenue !), quels que soient les bouleversements qui surviennent dans le monde réel. Dans la plupart des strips, certains événements et situations prévisibles se reproduisent fréquemment avec juste d'infimes variations ; aussi, on peut normalement s'attendre à ce qu'à la fin de chaque histoire les personnages se retrouvent exactement dans la même position qu'au début; enfin, le casting habituel ne varie pas. L'univers d'une bande dessinée est simple et constant, une petite oasis de stabilité au milieu d'un monde confus et en perpétuelle évolution.
Du moins en allait-il ainsi avant. Au début des années 1990, davantage de strips ont commencé à traiter de sujets à controverse; il y a eu des congés sabbatiques, des retraites anticipées, des revendications quant à la taille et au format des planches ou encore des batailles menées pour des questions relatives au contrôle de la création. Certains commentateurs (parmi lesquels quelques dessinateurs) y ont vu les caprices des poids lourds de la profession, mais ces critiques, selon moi, ont omis de considérer la situation dans son ensemble. Alors que les comic strips de la presse américaine célébraient leur 100e anniversaire, reconnaissons qu'ils traversaient une période de transition importante.
La première transition est simple : on a assisté à un changement de génération. Lorsqu'un strip populaire peut aisément durer 40 ou 50 ans, les dessinateurs les plus en vogue définissent le genre aussi longtemps que ça. Les dessinateurs apparus dans les années 1950 et 1960 ont modifié la perception de la bande dessinée et ont établi les modèles de la profession jusqu'à présent. Toutefois, de nouveaux talents se sont hissés aux premiers rangs, apportant des idées différentes sur ce que devrait être le dessin humoristique.
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Présentation de l'éditeur :
"Most people who write comic dialogue for minors demonstrate surprisingly little feel for—or faith in—the original source material, that is, childhood, in all its unfettered and winsome glory. It is in this respect that Bill Watterson has proved as unusual as his feckless creations, Calvin and Hobbes. Watterson is the reporter who's gotten it right; childhood as it actually is."—Garry Trudeau, from the Foreword
This is the first collection of the popular comic strip that features Calvin, a rambunctious 6-year-old boy, and his stuffed tiger, Hobbes, who comes charmingly to life.
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